Tribune pour une permanence des soins hospitaliers en Sud Gironde
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L’offre en matière de santé est intrinsèquement liée à la valeur républicaine d’égalité : quand l’accès aux soins n’est plus possible pour toutes et tous, partout, les fractures sociales et territoriales s’accentuent.
A ce titre, l’ensemble des services que peut proposer un hôpital de proximité est fondamental pour structurer l’offre de soins d’un territoire, et garantir son accessibilité. Le centre hospitalier Sud Gironde joue ce rôle essentiel dans une grande partie méridionale de la Gironde. Pendant longtemps, il l’a assuré selon des principes de permanence et de pluridisciplinarité des soins.
Une fermeture de son service d’urgences, pour l’instant épisodique, s’annonce aujourd’hui. Elle signifie que la permanence des soins n’est plus en mesure d’être garantie, en rupture de l’égalité républicaine, dans un très vaste territoire où les trajets peuvent être longs et mettre en jeu la survie des personnes. Elle inquiète aussi pour l’avenir car elle pourrait devenir plus régulière, au détriment des besoins de santé de nos populations.
C’est inacceptable !
Nous savons que des efforts ont été tentés par les équipes et la direction de l’établissement, y compris via des rémunérations très attractives pour des praticiens qui ne produisent pas d’effets pour autant. Mais cette difficulté est constatée nationalement, et aussi autour de nous, à Angoulême, Périgueux, Bergerac, ou à l’hôpital Saint-André à Bordeaux, par exemple.
La contrainte du numérus clausus, qui a limité fortement depuis longtemps le nombre de nouveaux professionnels médicaux, les changements dans l’approche professionnelle liés aux évolutions de la société, la concentration démographique dans les villes, l’absence d’anticipation de l’évolution des besoins, la réalité des déserts médicaux, témoignent de l’effondrement de la santé publique, bradée depuis de nombreuses années.
Le centre hospitalier Sud Gironde en est l’illustration : locaux vétustes, manque de personnel, dégradation des soins subie par l’établissement, besoin de dotations budgétaires supplémentaires … Pourtant, des avancées notables ont été obtenues par la ténacité des équipes de l’établissement : réouverture de l’antenne d’accueil et de premiers soins à La Réole en Octobre, ouverture d’une unité de cancérologie à Langon le 3 Novembre dernier.
Mais il n’est plus possible de laisser la situation se dégrader. Nous interpellons donc le Gouvernement, via l’Agence Régionale de Santé, pour qu’une attention particulière soit portée sur notre centre hospitalier Sud Gironde.
Nous demandons que les travaux de réhabilitation, indispensables à son attractivité, soient désormais définitivement programmés et financés, et qu’un calendrier prévisionnel précis soit arrêté et communiqué.
Nous demandons un appui fort de l’ARS pour contribuer à renforcer les moyens en terme de ressources humaines, et notamment dans les pratiques de spécialités médicales.
Nous demandons que soit garantie la permanence des soins, y compris dans le service d’urgences qui doit pouvoir être ouvert 24h/24h.
Nous resterons mobilisés sans relâche pour consolider notre centre hospitalier, maillon essentiel de l’accès à la santé pour nos populations.
Signataires : Vincent GORSE, Président du Conseil de surveillance de l’Hôpital, Bruno MARTY, Maire de La Réole, Jérôme GUILHEM, Maire de Langon, Christian DAIRE, Maire de Toulenne, Isabelle DEXPERT, Conseillère départementale du Canton du Sud Gironde et Vice-Présidente du Conseil départemental de la Gironde, Jean-Luc GLEYZE, Conseiller départemental du Canton du Sud Gironde et Président du Conseil départemental de la Gironde, Marie-Claude AGULLANA, Conseillère départementale du canton de l’Entre-deux-Mers et Vice-Présidente du Conseil départemental du Département de la Gironde, Nicolas TARBES, Conseiller départemental du canton de l’Entre-deux-Mers, Christelle GUIONIE, Conseillère départementale du canton du Réolais bastides, Daniel BARBE, Conseiller départemental du canton du Réolais bastides, Laurence HARRIBEY, Sénatrice de la Gironde et Hervé GILLE, Sénateur de la Gironde.