Immersion dans les services de Gendarmerie de la Gironde
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Depuis mon arrivée au sénat à la commission des lois, et devant le nombre de textes qui nous ont été soumis sur les questions de la sécurité, je m’étais promis de prendre le temps de vivre le quotidien de la gendarmerie. Fort de mon expérience de maire et souvent questionnée par les élus locaux sur les politiques publiques relatives à la sécurité, j’avais l’intuition que pour mieux comprendre ce service public essentiel pour les territoires ruraux mais silencieux du fait de son statut militaire au contraire de la police, il fallait une approche terrain pour mieux écouter.
Ces deux jours en immersion auprès de la gendarmerie de Gironde ont été particulièrement denses et
instructifs.
- Une première matinée de participation à une opération de contrôle autoroutier, expérimentation éprouvante de la fameuse Mégane III RS de l’équipe rapide d’intervention, suivie d’une longue après-midi de découverte de l’ensemble des services de la BDRIJ (Brigade départementale de renseignement et d’investigation) et des multiples expertises : analystes, Cellule d’Identification et de Renseignement, N’Tech et cyber sécurité, plateau technique et scientifique pour tout comprendre de l’ADN et des empreintes digitales puis retour au Centre des Opérations et du Renseignement qui traite tous les appels et qui déclenche les opérations.
- Retour sur le terrain rural pour une deuxième journée au plus proche de l’action gendarmerie de proximité.
- Long échange avec la brigade de Podensac/Cadillac : une brigade « logée » dans des conditions de vétusté qui interrogent et pourtant c’est l’implication et la force de l’engagement des militaires que je retiendrai avec deux temps plus particuliers : un cours d’intervention par le PSIG (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) et explications de la Cellule d’Atteintes aux Personnes (CAPe) chargées des affaires liées aux violences intrafamiliales : un travail méticuleux d’écoute des victimes indispensable devant la montée de ces violences.
- Puis une dernière après midi de patrouille sur le terrain avec la brigade de Villandraut/ Saint Symphorien qui m’a remémoré mon expérience de maire avec tous les cas de figures du cambriolage en rase campagne, à l’accidentalité routière en passant par les chiens errants.
Au-delà de ce programme, je retiens c’est cette forte culture institutionnelle qui caractérise la gendarmerie, sans nul doute liée à la spécificité du statut militaire mais aussi à sa culture de la proximité avec un certain nombre de défis : le recrutement et la formation, le défi de l’organisation territoriale face à la contrainte des moyens, et la nécessaire reconnaissance de l’expertise par des dotations en phase avec les enjeux technologiques.
Un grand merci à la Commandante Erika Escalin de la Compagnie de Langon, et la Colonel Olivia Poupot , qui m’ont accueillie et avec qui j’ai eu des échanges d’une grande richesse et qui ont répondu avec professionnalisme et transparence à mes interrogations.